TRANSITION
ARTISTE PHOTOGRAPHE

Agnès Mellon

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Biographie

Biographie

Artiste photographe et plasticienne

Agnès Mellon

Elle débute sa pratique photographique en 2005 au service culture du Journal La Marseillaise, puis pour l’hebdomadaire culturel Zibeline, dont elle est co-fondatrice. Elle devient la photographe de Jean-Charles Gil (chorégraphe du Ballet d’Europe), de Raoul Lay (chef d’orchestre de Télémaque) puis du Festival de Marseille. A partir de 2006, de nombreuses scènes culturelles et compagnies font appel à elle. Elle est la photographe officielle de l’ouverture du Grand Théâtre de Provence à Aix-en-Provence en 2010 ; puis en 2011, à Marseille, de l’ouverture du KLAP-maison pour la danse, dirigé par le chorégraphe Michel Kelemenis et en 2012, de l’inauguration du Mucem en présence du Président François Hollande. En 2012 et 2013, elle seconde Christophe Renaud Delage en tant que photographe du Festival d’Avignon, puis accompagne la Sélection Suisse en Avignon, dirigée par Laurence Perez, de 2016 à 2021. Ses différentes collaborations lui ont permis, au fil du temps, de développer son regard artistique sur le corps dansant, réalisant plusieurs expositions entre 2005 et 2016, dont l’une au Pavillon M dans le cadre de Marseille Provence, Capitale européenne de la culture. Enfin, en 2018, elle co-fonde l’association E(QUI)VOQUE, produit avec elle des expositions reliant arts et questions de société, et s’ouvre aux arts plastiques, à l’art vidéo et à la scénographie, avec LA DENT CREUSE, cartographie de la colère à Marseille en 2019 suite aux effondrements de la rue d’Aubagne et depuis 2021, le projet RÉALITÉ(S) autour des altérations mentales, qui a bénéficié d’une résidence artistique en 2022 avec Jeune Création et dont la prochaine exposition aura lieu en octobre 2024 au Couvent à Marseille.

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Les yeux, Agnès Mellon, 2019. Projection sur les rouleaux de papier des Rotatives du journal La Marseillaise.

Démarche artistique

De la photographie
vers l’art plastique

En tant que photographe, je ne recadre jamais mes photos, si le cadre est mauvais, je jette la photo. C’est avec cette règle que j’ai progressé, que j’ai affiné mon regard, c’était une contrainte constructive. Selon moi, c’est le moment de la prise de vue qui me caractérise en tant que photographe. Je photographie beaucoup les corps en longue focale. Je vais chercher la chair, le regard, la transpiration, ce que la présence du corps dégage. J’attrape un mouvement et je le recompose. Je crée mon propre récit, un récit intime, m’attardant sur une main, un pied, un enchevêtrement de corps. Depuis quelques années, je compose des créations photographiques numériques ou plastiques, en fragmentant, superposant, altérant mes photos.

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Mes créations laissent une grande place au noir, il est pour moi un support à l’imagination, il ouvre le champ et laisse respirer le regard. Ce noir est apparu quand j’ai commencé à resserrer mes cadrages sur des parties du corps et à désaxer mon regard. Je me suis rendue compte que l’on peut voir beaucoup de choses dans le noir. Le noir donne de la présence au corps, il l’enveloppe, le soutient, le porte littéralement et laisse s’échapper un pied, une main...

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Mes créations laissent une grande place au noir, il est pour moi un support à l’imagination, il ouvre le champ et laisse respirer le regard. Ce noir est apparu quand j’ai commencé à resserrer mes cadrages sur des parties du corps et à désaxer mon regard. Je me suis rendue compte que l’on peut voir beaucoup de choses dans le noir. Le noir donne de la présence au corps, il l’enveloppe, le soutient, le porte littéralement et laisse s’échapper un pied, une main...

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Mes créations laissent une grande place au noir, il est pour moi un support à l’imagination, il ouvre le champ et laisse respirer le regard. Ce noir est apparu quand j’ai commencé à resserrer mes cadrages sur des parties du corps et à désaxer mon regard. Je me suis rendue compte que l’on peut voir beaucoup de choses dans le noir. Le noir donne de la présence au corps, il l’enveloppe, le soutient, le porte littéralement et laisse s’échapper un pied, une main...

Mes cadrages décalés sont, en outre, une façon de suggérer un hors-champ. J’ajoute souvent une désaxe pour perturber la verticalité et l’horizontalité. Mes cadres créent ainsi des déséquilibres et c’est là que j’ai le sentiment d’entrer dans l’intime, c’est là, de mon point de vue, que l’image ne ment pas.

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Sans titre, Agnès Mellon, 2018. 30x180 cm, impression directe sur Dibond.

En tant que plasticienne, la photographie devient une matière. Je fragmente mes photos pour créer du mouvement, des ellipses au sein d’une même image. Certaines de mes œuvres s’inspirent des trompe-l’œil. Elles combinent plusieurs images qui semblent ne faire qu’une au premier coup d’œil, mais qui provoquent un sentiment d’étrangeté. J’expérimente aussi de plus en plus les collages, ajoutant de la matière et de l’épaisseur aux fragments photograpiques.

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Sans titre, Agnès Mellon, 2019. 150x150 cm. Tirage sur bâche.

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Sans titre, Agnès Mellon, 2018. 30x180 cm, impression directe sur Dibond.

En tant que plasticienne, la photographie devient une matière. Je fragmente mes photos pour créer du mouvement, des ellipses au sein d’une même image. Certaines de mes œuvres s’inspirent des trompe-l’œil. Elles combinent plusieurs images qui semblent ne faire qu’une au premier coup d’œil, mais qui provoquent un sentiment d’étrangeté. J’expérimente aussi de plus en plus les collages, ajoutant de la matière et de l’épaisseur aux fragments photograpiques.

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Sans titre, Agnès Mellon, 2019. 150x150 cm. Tirage sur bâche.

J’imprime mes créations photographiques sur différents supports, à l’instar du film repositionnable que je colle sur du carton plume et qui apporte une douceur étonnante, comme une pellicule de peau. Il aide à redonner une dimension vivante, une texture aux photos et aux impressions numériques. J’imprime aussi sur des bâches qui ressemblent à du lin, donnant une impression de tableau à l’image. J’utilise l’impression directe sur tôle ou le transfert photographique sur différents supports : zinc, bois, plexi, etc., que je martèle, altère et déforme.

Aujourd’hui, j’aborde la sculpture et la peinture à partir de mon regard de photographe. J’entre dans une zone inconnue pour moi, au-delà de la photo, mais j’avance en transposant ce qui a caractérisé ma pratique et mon esthétique photographiques.

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